Les livres sur Mons-en-Barœul ont rappelé
à Monsieur Stéphane Deblock ces souvenirs liés
à la période 1939-1945. Il avait 15 ans au
début de la guerre.
Il existait dans le triangle des rues Alexandre Delemar,
César Franck et Emile Zola, en arrière du couvent des
Franciscains par conséquent, du temps où ce
n'était pas encore le collège Lacordaire, un assez
vaste terrain plutôt boisé, au milieu de jardins sans
murs, et desservi par une allée assez large, longue de 50 -
70 mètres au moins, elle-même plantée de beaux
arbres et s'ouvrant par un portail (qui existe toujours) sur la
place Alexandre Dumas. L'allée débouchait sur un
emplacement occupé par 4 courts de tennis en terre battue
(brique pilée rouge), placés côte à
côte, et commandés par un petit bungalow sans
étage, servant de vestiaire-bar-bureau. Enfant du quartier,
je faisais partie du Club dont j'ai oublié le nom, pour
aller y jouer avec des copains, après quelques leçons
dispensées par une certaine madame Petrov,
émigrée russe... dans les années 35-40. Un
beau matin du début de la guerre 39-40, un
détachement d'artillerie anglais déboucha dans ce
quartier et s'abrita un moment sous les frondaisons des platanes de
la place Dumas, avant d'aller s'installer sur le terrain du tennis.
Il y eut là une batterie d'au moins 6 canons de 210 mm
(d'après mon souvenir ; ce n'était sûrement pas
des 75, à convertir en pouces !), et tractés sur des
affûts à 4 grandes roues ferrées d'au moins 1 m
de diamètre, par des camions. Grâce au ciel, ils ne se
déchaînèrent jamais, pour le plus grand bien
des vitres du quartier. Ils disparurent un beau matin pour une
destination qui n'a pas dû être très lointaine
en 1940... Les tennis, sans doute défoncés, ne
survécurent pas à cette mise en batterie, et le
sympathique club tennistique ne s'en remit jamais, la paix revenue.
La photo aérienne de Mons montre, à l'emplacement
approximatif de ce terrain, un vaste toit blanc dont j'ignore ce
qu'il abrite actuellement (1).
DCA chez les Franciscaines
Toute mon enfance fut imprégnée des souvenirs de
l'occupation teutonne de 14-18 à Lille et de ses exactions
permanentes, évoquées par mes grands-parents et
parents, tant paternels que maternels, qui les subirent tant
à Lille qu'à Mons. Autre souvenir de guerre mineur de
40-45 : les « boches » ont installé une batterie
antiaérienne dite « pom-pom », sorte de
mitrailleuses lourdes jumelées, quelque part dans les
jardins du château Vandorpe, ou sur ses toits (emplacement
invisible de la rue) pour se dégager du rideau d'arbres du
parc. Ces canons se réveillaient de temps à autre,
avec leurs détonations caractéristiques, contre les
raids de bombardiers alliés visant les usines ferroviaires
du Mont-de-Terre et son dépôt de locomotives, les
Ateliers d'Hellemmes, ou les gares de triage de
Lille-Délivrance... ou d'ailleurs. Je ne me souviens plus
s'il existait des maisons occupées par la troupe dans le
quartier. Par contre, il y en eut tout un nid permanent dans la rue
Gounod, à Saint-Maurice.
(1) Ne serait-ce pas une extension assez récente du
collège Lacordaire ? Ou bien la salle des sports de la
société « La Mondiale »? (NDLR)
Les jeunes enfants de l'avenue virnot
Notre premier livre, « Mons-en-Barœul, du village
à la ville », a reproduit à la page 150 une
carte postale. On y voit l'entrée du stade Jules Lemaire,
qui se trouvait avenue Virnot et où se sont illustrés
les grands footballeurs du Sporting Club Fivois, avant sa fusion
avec l'Olympique Lillois pour former le LOSC. Claude Boulen a
réussi à identifier la plupart des enfants, soit
quatre sur cinq, qui ont posé fièrement devant le
photographe. De gauche à droite on reconnait les enfants
Mustin, Demory, Roger Boulein et Malecot.Quant au cinquième,
un de nos lecteurs saura peut-être lui donner un nom. Cette
carte figure également à la page 81 du récent
livre "Mémoire en images."