L'usine Delebart-Mallet

 

Entreprises

 

Dans les années 1840 est née à Esquermes, l'entreprise de Pierre Delebart, constructeur de machines et propriétaire d'un atelier au faubourg de Fives. Il a épousé !a fille de M, Mailet qui, en association avec M, Vantroyen, était propriétaire d'une filature de coton d'importance moyenne.

L'usine Delebart-Mallet de Mons-en-Barœul, reproduite sur cette rare carte postale de l'éditeur Laffineur Samin à Hautmont, avait laissé la place à une partie des établissements Peugeot. Elle était située à l'angle des rues Louis Braille et Gutenberg, à la limite de Lille. Notée ici, par erreur, Delebarre, cette usine était, dans les années 1920, entourée d'estaminets : Le Chalet, La Paix tenu par Lefebvre et Le Gutenberg, tenu par Raymond Decooman.

 

En 1842, Pierre Delebart s'associe avec Henri Lardemer pour ouvrir deux ateliers aux confins de Lille et Fives. L'un produisait le fil de coton, dont l'autre assurait la transformation en fils retors. Pierre Delebart poursuivait en même temps son activité de mécanicien. En 1853, alors que l'entreprise Mallet comptait 32000 broches, c'est la rupture de l'association avec Henri Lardemer et dans le même temps l'entreprise Mallet et Vantroyen cessait son activité pour laisser place à une société « Mallet Frères ». On peut penser que le patrimoine Mallet a été réparti entre la sœur et les trois frères. Delebart édifie alors, dans une autre artère de Fives, une filature de coton beaucoup plus vaste qui allait essaimer dans le dernier quart du siècle. L'usine compte 220 ouvriers en 1860 et 400 en 1866. En 1880, la firme Delebart-Mallet rachète la filature des Frères Mallet (dont la sœur était l'épouse de Delebart). Dix ans plus tard, elle s'installe dans le faubourg sud de Lille, avant d'implanter en 1914 une nouvelle usine à Mons en Barœul. La maison Delebart-Mallet était alors au faîte de sa puissance avec 200000 broches.

 

La guerre et les crises de l'industrie textile ont suivi. La très ancienne entreprise de Pierre Delebart-Mallet connut un sort particulier. Elle présentait, dans le paysage industriel du Nord, une originalité. En effet, en 1901, elle avait fait place, dans son capital, à un groupe britannique, « The Fine Cotton Spinners and Doublers » qui avait déjà construit, en 1898, dans la banlieue lilloise, la Cotonnière d'Hellemmes. Français et Britanniques participaient en commun à la gestion du groupe Delebart-Mallet, qui acquit, au fil des ans, d'autres unités de production dans la région du Nord. Mais, le grand remue-ménage du secteur textile commençait. En 1961, deux usines Delebart-Mallet de Mons en Barœul cessèrent leur activité. En 1964, « The Fine Cotton Spinners and Doublers », qui avait entre-temps pris le contrôle intégral de l'affaire, fut à son tour absorbé par le géant anglais de la chimie et du textile « Courtaulds ». D'autres usines furent fermées ou cédées à des concurrents.

 

Ainsi disparut purement et simplement un groupe qui avait figuré parmi les plus actifs de la région lilloise. Depuis, le groupe « Courtaulds » est passé, en 1991, sous la coupe de la multinationale « Mossley ».

 

Texte de Simonne Lemaître-Delava Bibliographie :
Les Maîtres du Nord -Pierre Pouchain
« Du XIXème siècle à nos jours »

 

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