La Fraternelle et ses athlètes

 

Sport

 

Cette société du siècle dernier rassemblait des enfants et des hommes faisant de la gymnastique, jouant de la musique et rêvant de fraternité.

 

 

Cette photo de 1947 montre une soixantaine de gymnastes de La Fraternelle. Outre les frères Charles et Alex Wilson, on peut y voir M. Monter, J. Buysse, H, Loiseau, R. Gille, les deux frères Moulard. le président est M. Lelièvre. En 1950, ce sera M. Cayet.

 

Les souvenirs d'Alex

 

De ses débuts à La Fraternelle, Alex se rappelle bien des temps forts. C'était sous l'Occupation en 1940, avec l'abbé Oscar Rousseau, à l'époque vicaire de la paroisse Saint-Pierre et membre discret de la Résistance comme d'autres Monsois dont le père d'Alex*. Puis ce fut la longue éclipse de la guerre ; les bâtiments du Patronage, 18 rue Florimond Delemer, furent réquisitionnés par les Allemands qui y mettaient leurs chevaux.

 

Le jeune Alex joue de la « petite flûte » pour La Fraternelle ; ainsi, des formations musicales restreintes accompagnaient la plupart des sociétés de l'époque. Mais ce n'est qu'en 1945 que l'adolescent participe au redémarrage de la gymnastique, relancée par l'abbé Sion. Tout est à refaire ! Il faut commencer par nettoyer la salle qui servait d'écurie au fond de la cour du Patronage, pour y réorganiser les activités de La Fraternelle. Les volontaires repeignent les murs, réinstallent des agrès dont certains comme le cheval d'arçon ou la barre fixe leur sont donnés par des sociétés de Fives ou de La Madeleine. Les barres parallèles n'ont plus qu'une barre... Qu'à cela ne tienne ! On se sert du timon d'une charrette, trouvé à la brasserie de Mons pour bricoler la deuxième. Bref, on se débrouille et peu de temps après, La Fraternelle participe à un grand concours sportif régional avec des milliers d'athlètes, à Annappes, sur les terres du comte de Montalembert, loties aujourd'hui en habitations villeneuvoises. Outre les nombreuses disciplines de l'athlétisme, Alex et son frère Charles font de la boxe dans une salle de gym de la ferme Pottier.

 

* Voir Mons-en-Barœul, du village à la ville.

 

 

La fondation en 1920.

 

Dans l'ambiance qui précéda et suivit la Première Guerre mondiale, il paraissait important de former les jeunes hommes à leurs futures activités militaires. Sans doute était-ce dans cet esprit que fut fondée La Fraternelle par l'abbé Doudermy, vicaire de la paroisse Saint-Pierre, en 1920. Au départ La Fraternelle était seulement une société de tir, le stand de tir se trouvant au café de la rue de l'Abbé de l'Épée. Puis très vite l'association devint un centre de préparation militaire. Les jeunes gars, s'ils avaient été reçus au Certificat de Préparation au Service Militaire, pouvaient espérer choisir leur corps d'armée et obtenir en cinq mois le grade de caporal-chef et même celui de sergent de réserve. Les succès des membres de La Fraternelle à cet examen lui valurent les félicitations du général Lombardot qui remit « solennellement et officiellement le drapeau à la société de tir La Fraternelle », le 14 mai 1922, d'après le journal paroissial. La société de gymnastique Saint-Eloi était alors bien distincte de La Fraternelle qui reçut du ministre de la Guerre, en 1923, un agrément d'État pour la préparation militaire. Le chef est alors un certain Lefebvre et les sous-chefs sont Charles Lelièvre (à ne pas confondre avec le maire Victor Lelièvre mort en 1922), Isidore Botelle et Lucien Abraham.

 

 

À la gloire de la gymnastique

 

Dès 1923, on parle de La Fraternelle Saint-Éloi et des victoires de ses athlètes lors du 16ème concours fédéral de « l'Union de Flandre avec 5000 gymnastes catholiques ». L'été de la même année, à la fête de gymnastique du stade Jean Bouin (terrain Virnot à Mons), le champion monsois Henri Deliège remporte de beaux prix en course et en saut. Les années passant, le renom de la société ne semble pas faiblir et les distractions proposées au Cercle, équivalent adulte du patronage pour les enfants, ne cessent d'attirer du monde lors des festivités de La Fraternelle. Quant aux menus des banquets bien arrosés, ils ne faisaient pas peur aux sportifs... Ce menu du 7 janvier 1928 atteste de l'appétit des gymnastes et de leurs familles.

 

 

Les enfants dans la cour du Patronage Montjoie juste avant La guerre

 

 

 

 

Vous reconnaissez-vous ?

 

Outre son frère Charles, Alex Wilson, que nous remercions vivement pour ses recherches, avait repéré sur la photo quelques noms d'amis de La Fraternelle aujourd'hui disparue tout comme le Cercle et le Patronage. Nous les tenons à votre disposition. Mais il serait intéressant d'en savoir plus. N'hésitez pas à nous contacter si vous avez des souvenirs précis de La Fraternelle.

Association historique de mons-en-barœul
octobre 2005
texte de jeanne-marie caudron
photographies archives privées

 

 

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