Dans la cour de l’atelier, fondé en 1876, à
Mons-en-Baroeul, ancien chemin Saint Martin, Désiré
Delgutte (au centre et de profil) avec sa famille.
L’épouse : Marie Clara Philippin, les deux
frères : Nicolas et Jean-Baptiste, et les deux fils :
Georges et René. Les deux fils furent stucateurs,
poursuivant ainsi la spécialité du père.
Encarts publicitaires parus, dans l’annuaire
Ravet-Anceau, en 1898 et en 1928,avec l’adresse de
Désiré à Lille-Fives, au 187 rue Pierre
Legrand, et celle de Georges au 27 rue Jean-Jacques Rousseau
à Mons-en-Baroeul.
Autre particularité : Désiré Delgutte
dissuadait l’éventuel client d’acheter trop, car
écrivait-il : « La céramique polychrome est un
élément de décoration très puissant,
mais demandant à être employé avec discernement
». Et surtout de choisir mal : « Nous
échantillonnons les émaux prévus dans chaque
commande en modifiant et comparant leurs diverses valeurs et
tonalités, en tenant compte de la hauteur à laquelle
ils doivent être placés, des conditions
d’éclairage, de la couleur des autres matériaux
employés, de manière à obtenir lors de la
pose, un ensemble heureux, artistique, s’harmonisant bien
avec l’architecture de la construction et donnant
complète satisfaction ».
Parmi les médailles, citons celle qui sera obtenue, en
1882, de la société des architectes et deux autres,
dont une en or, en 1911, lors de l’exposition internationale
de Roubaix. Ces récompenses sont là pour attester
l’authenticité de ces propos.
Les propriétaires actuels de la maison du n° 197 rue
Jean-Jacques Rousseau à Mons-en-Baroeul, Monsieur et Madame
Flament, ont mis en valeur les vestiges de fresques qui ont
échappé, par chance, aux transformations successives.
La totalité du mur, où est encore visible la grande
céramique reproduite ci-dessus, était recouverte des
productions de l’atelier Delgutte. Sur la façade de la
maison, on peut encore admirer d’autres réalisations,
comme cette évocation de l’architecture.
Ces artisans de la céramique avaient
réhabilité un « procédé de
peinture décorative à la fresque s’appliquant
à la construction », technique très
utilisée par les peintres de la Renaissance italienne et
presque abandonnée par la suite en raison de ses
difficultés. Ce procédé permettait de
réaliser de grandes plaques à fixer aux murs
intérieurs ou des décorations extérieures en
céramique grand feu, défiant les intempéries
et l’usure du temps. Ainsi l’art de
l’époque, grâce aux recherches et au
savoir-faire de Désiré Delgutte et de ses fils
Georges et René, pouvait s’exprimer par
l’utilisation de méthodes vieilles de quatre
siècles
Rue Jean-Jacques Rousseau, à Mons-en-Baroeul, de droite
à gauche, les maisons de la famille Delgutte. Le n° 193
habité par René, le n° 195 la demeure de Georges,
et le n° 197 la maison atelier, de Désiré
Delgutte. Cette dernière possède de nombreuses
céramiques intérieures et extérieures.
Un magnifique ensemble de céramiques,
représentant des scènes de campagne, est encore
présent dans la cuisine de l’ancienne maison atelier
Delgutte, au n° 197 de la rue Jean-Jacques Rousseau à
Mons-en-Baroeul. D’autres pièces de
l’habitation, notamment le salon et l’entrée,
possèdent encore des céramiques ainsi qu’une
cheminée et des ornementations en stuc. Comme il semble
naturel d’imaginer Désiré Delgutte aimant vivre
et se retrouver au milieu de ses créations. Le clocher
serait celui de l’église belge de Saint-Sauveur, pays
natal de Désiré.
Ce document publicitaire de l’entreprise de
Désiré Delgutte, indique quelques réalisations
dans la métropole Lille-Roubaix-Tourcoing, mais aussi
à Cambrai, en Belgique et même à Paris. On y
retrouve de nombreux architectes célèbres