Le café Saint-Mathias se trouvait au n° 265 bis
route de Roubaix (qui deviendra la rue Daubresse-Mauviez).
L'adresse actuelle est le 257 rue du Général de
Gaulle. Il avait été construit par Louis Lucien
Pagnerre, le père de Gabriel Pagnerre. Ce dernier avait eu
son premier cabinet d'architecture juste à côté
au 265 (n° 255 à ce jour). Sur cette photo prise en
août 1939, un mois avant la déclaration de la guerre,
on découvre étonnamment une certaine joie de vivre.
Les clients attablés sont tous de la famille Poissonnier,
à l'exception de l'artiste peintre Joseph Colomar à
l'extrême droite. Cette famille sera gravement
éprouvée au cours de cette guerre, qui n'a pourtant
pas l'air de s'annoncer. Henri Poissonnier, né en 1900,
absent lors du passage du photographe, sera arrêté le
19 juin 1944. Une rue monsoise porte le nom de ce résistant,
déporté en Allemagne dans les mines de sel de
Kokendorf et mort au camp de Vainingen en février 1945. De
gauche à droite posent pour la photo : Jean Vannehuin,
Denise Poissonnier, née en 1923 (fille d'Henri, avec un
caniche sur les genoux), Agnès Vannehuin-Poissonnier (la
femme de Jean et sœur aînée de Denise)
née en 1918, Noémie Dangreau-Poissonnier (la tante),
Maria Meheus-Poissonnier, née en 1895 (la mère
d'Agnès, Denise et Henriette), Henriette Poissonnier,
née en 1933 (la plus jeune sœur), Alfred Poissonnier
(le père d'Henri et le grand'père d'Agnès,
Denise et Henriette) qui sera le tenancier de ce café
jusqu'à son décès en 1947 et Joseph Colomar
(artiste peintre renommé). Debout, sur la gauche de la porte
d'entrée, le propriétaire d'un café de la rue
Franklin.
Sur les cartes postales ci-dessus, prises en sens
opposés, on remarque la devanture du café
Saint-Mathias, dans les années 1910. Un autre café
tout proche était le « Grand Trocadéro »,
on le voit au centre sur la carte de gauche. Il sera détruit
en 1982 pour l'aménagement du carrefour. En face du
Saint-Mathias la maison de vins et spiritueux Jules Tiers, qui
deviendra plus tard un cabinet vétérinaire.