Gérard Vandewattyne, né à Mons en Baroeul
en 1931, est très attaché à sa commune. Sa
scolarité, commencée à l'école
Jean-Jaurès à Hellemmes, s'est poursuivie à
l'école des garçons " Pasteur " du groupe scolaire "
La Paix ". Il demeurait alors rue Voltaire, bercé par le
tohu-bohu du " Petit Mongy " reliant Flers à la Chapelle
d'Élocques.
Depuis 1959, M. Vandewattyne, demeure boulevard Alphonse Gayet,
dans une maison construite deux ans plus tôt. À
l'époque, depuis sa maison, on apercevait le Fort de
Mons.
Du travail à la fête
Les fermes et maraîchages abondaient aux alentours de la
rue Faidherbe. Beaucoup ont disparu avec la construction de la ZUP.
L'allée du Sac au Dos, à proximité de la rue
du 11 Novembre 1918, avait pour origine un lieu tout proche,
où les soldats en manoeuvre faisaient la pause devant la
ferme Cousin ; là se trouve aujourd'hui le
débouché du magasin Cora.
La présence et l'activité du stade Jules-Lemaire
animaient le quartier. Devant une foule nombreuse de supporters, se
déroulaient des matchs de football très
disputés, "terribles", entre Fives et l'Olympique Lillois ;
ce stade dénommé Félix Virnot était
situé entre le boulevard de la Paix et l'avenue
Cécile.
Les ducasses de la Guinguette étaient très
animées. La "Grande Ducasse" du mois d'août
s'étendait vers Hellemmes. On y dansait du vendredi au
mercredi. Le rythme forain s'accompagnait d'une retraite aux
flambeaux. Toutes les activités de la ducasse étaient
populaires. Le jeu de ciseaux pour les dames consistait à
couper la ficelle, les yeux bandés pour
récupérer des enveloppes offrant divers lots.
L'ascension des arbres enduits de savon noir (avec un cercle en
haut) était fort prisée. Les courses cyclistes, les
courses à pied et de nombreux manèges
complétaient le divertissement.
Un clochard, Albert Huguet, habitait dans une grange.
D'après les parents de M. Vandewattyne, à la ducasse,
l'amusement des hommes était de lui faire prendre son seul
bain de l'année ! Pittoresque, ce personnage a vécu
des dizaines d'années dans le quartier. " De petites
guéguerres faisaient rage " entre les gosses de l'An
Quarante et ceux de la rue du Docteur Verhaeghe, de l'autre
côté de la rue de Lannoy, à Hellemmes. Les
champs qui entouraient le quartier devenaient, au moindre
accrochage, les champs de bataille d'une version monsoise de la
"Guerre des boutons ". .
Texte André Caudron, et témoignage Gerard
Vandewattyne.