En 1959, le conseil municipal décide la création d'une « Zone à Urbaniser en Priorité » (ZUP) et en confie la conception à l’architecte Henri Chomette. La chaufferie centrale doit alimenter en eau chaude et chauffage plus de cinq mille logements ainsi que des équipements collectifs.
Construite simultanément à la première tranche de travaux de la ZUP (1968), elle fait partie intégrante de cette période de l'histoire de l'architecture qualifiée par les caractéristiques d'une conjoncture économique, la période dite des architectures de la croissance. Tout comme le programme de logements dans lequel elle s'implante, elle présente un travail très soigné de son vocabulaire bâti, qui allie matériaux standardisés et références constructives traditionnelles. Mais cette chaufferie collective est également un témoignage important de la réflexion sur l'esthétique industrielle de ces bâtiments liés à la mise en place de la politique des villes nouvelles et la création ex-nihilo de quartiers entiers. Adaptant le contenant à son contenu, elle est aussi un très bel exemple architectural illustrant la technique du chauffage urbain, conçu par un architecte dont la production fut limitée sur la région du Nord Pas-de- Calais. L'eau est transportée par des canalisations souterraines puis distribuée dans les immeubles grâce à l'installation de sous-stations. La forme pyramidale est adoptée pour éviter le gaspillage du volume construit. Les douze piles en brique soutenant la pyramide prennent la forme de lions dénommés les gardiens du feu. Ils doivent reporter la charge de la charpente métallique sur les fondations en laissant un vide qui permet l'accès à l'intérieur et l'éclairage de la partie basse. Les façades et toitures, ainsi que les éléments décoratifs extérieurs sont inscrits, par arrêté du 17 mai 2001, aux monuments historiques.
Ci-dessus, photo de gauche, lors de la construction de la ZUP, les Résidences América et la chaufferie avec la cheminée d’origine. Cette dernière sera démontée en mai 2005. Photo de droite, le 10 mai 1971, la réfection de la toiture. Ci-dessous, à gauche la chaufferie vue de la cour sud du Fort de Mons-en-Baroeul en 1973. Photo de droite, en bas, le 22 mars 1991, avant la construction du métro, une vue plongeante sur la future station « Fort de Mons ».