Les maisons Pagnerre

 

Urbanisme

 

 

 

« Le Vert Cottage », 2 rue du Quesnelet (ex-4bis)

 

Ci-dessus les deux seules cartes postales connues représentant le « Vert Cottage ». Sur celle de gauche, plus ancienne, la rue du Quesnelet est encore très boueuse. Au premier plan la barrière en bois est à l'emplacement de la future avenue du Trocadéro. Au fond, le pignon est celui du café du Grand Trocadéro, qui sera détruit en 1982. La rangée des maisons de droite n'a pas changé. Résidence de l'architecte Eugène Gabriel Pagnerre, cette construction est considérée comme son chef d'oeuvre. Il y installera son cabinet d'architecture et son habitation, en 1911, après avoir quitté une autre maison de sa conception au 265 rue de Roubaix (devenue rue du Général de Gaulle). C'est sur des terrains acquis par son épouse Eugénie Bloclet que seront bâties cette demeure et deux autres dans l'allée contiguë. La double maison (actuelle n° 5 et 7) sur la gauche de l'avenue du Trocadéro, exécutée sur les plans de Gabriel Pagnerre, fut utilisée comme logement de service ou de bureaux pour son cabinet. Un autre pavillon fut construit au fond de la même avenue (n° 2) pour y loger sa mère. On retrouve un style anglais cher à cet architecte, qui s'est inspiré du mouvement arts and crafts d'outre-Manche. D'ailleurs rien que le nom de cottage est évocateur de cette influence. Adepte de l'art décoratif bruxellois, qui est plus géométrique et moins floral que l'art nouveau parisien et nancéen, Gabriel Pagnerre a réalisé des centaines de maisons dans la métropole. Certaines sont somptueuses comme à La Madeleine où il démarra son activité avec son père Lucien. D'autres, plus simples, construites par les H.B.M (Habitations Bon Marché), rue Jules Boucly à V. d'Ascq / Flers et rue de la Prévoyance à Marcq-en-Barœul sont néanmoins étonnantes dans leur diversité tant l'artiste a su décliner sur un même thème.

 

Ci-dessous le même endroit presque cent ans après, le progrès est passé avec ses poteaux électriques très disgracieux, mais sur l'angle du « Vert Cottage » la tête de Flore n'a pas pris une ride. Danièle et Hervé Raby, qui ont acquis cette bâtisse, il y a 10 ans, en concrétisant un vieux rêve, ont su préserver un patrimoine essentiel à Mons-en-Barceul.

 

La villa « Saint Luc » et la villa dite « La maison Verte »

 

La villa « Saint Luc » au 202 de la rue du Général de Gaulle à Mons et sa voisine la villa dite « La maison Verte » au n° 200 sont deux magnifiques exemples des constructions d'Eugène Gabriel Pagnerre. Cet architecte, qui a habité Mons-en-Barœul, a élevé des centaines de demeures dans la métropole lilloise, mais aussi dans la région de Dunkerque. C'était un adepte de l'art décoratif géométrique, dit bruxellois, par opposition à l'art nouveau parisien qualifié de floral (que l'on retrouve par exemple dans les ferronneries des stations de métro parisien). La maison du n° 198 (à droite ci-dessous) dite « Villa le Rêve » a été complètement transformée par le Docteur Caulier, qui le regrettera souvent par la suite. Il ne s'agissait toutefois pas d'une maison construite par Pagnerre, mais qui s'en inspirait. On voit sur la carte postale en haut à gauche, cette demeure dont le style n'avait toutefois pas la légèreté de celui de Gabriel Pagnerre. La villa « Saint Luc » a servi de modèle pour le décor du Son et lumière réalisé en 2004, et s'est appelée le temps d'un spectacle villa « Jonas ». Ces deux villas ont failli disparaître dans les années 1980, un promoteur envisageant de les raser pour percer un accès au parc Montaigne situé derrière, lequel parc devait devenir une zone résidentielle de 40 logements. On frémit !

 

 

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